Un colloque sur la rhodococcose vient de se tenir le 12 juillet dernier à lâAnses de Groustranville (Calvados). « Ce colloque est dans la continuité du workshop international » a expliqué le Dr Claire Laugier, Directrice du laboratoire de pathologie équine de lâAnses.
Cette réunion regroupait vétérinaires, éleveurs, propriétaires et socio-professionnels sous lâorganisation de lâAnses et dâHippolia (fondation pour la recherche et lâinnovation équine).
Cette maladie est complexe car elle a une origine multifactorielle. Quelques points ressortent, notamment au niveau des facteurs de risques : « la taille de lâélevage apparaît comme un facteur de risque prépondérant » a explique le Dr Jackie Tapprest (Anses Goustranville) dâaprÚs une enquête réalisée auprÚs des vétérinaires bas normands. Lâeffectif annuel de poulains est un bon indicateur. Cette étude fait aussi ressortir lâeffet densité, le climat (moins de cas les années pluvieuses), la poussiÚre (facteur de contamination du poulain). Ainsi, il peut être pertinent de réduire la taille et la densité des groupes, et de favoriser les naissances précoces et de diminuer lâexposition des poulains à la poussiÚre (ramassage des crottins, chaulage, bonne ventilation, etc.).
De nouvelles pistes pour la vaccination :
La vaccination contre Rhodococcus equi fait lâobjet de travaux de recherche intéressants. Le Dr José Vasquez Bolland, université dâEdinburgh, est ainsi venu présenter des travaux sur un nouveau vaccin candidat. « R. equi se multiplie dans les macrophages (parasite intracellulaire), donc câest une difficulté pour que les anticorps puissent atteindre cette bactérie ». Ainsi, lâimmunité contre R. equi est cellulaire pour « manger » ces macrophages infectés et les détruire. Lâéquipe du Dr José Vasquez Bolland sâest ainsi intéressée à un pilus (appendice dâune bactérie pour sâaccrocher à lâenvironnement ou aux cellules). « Une bactérie avec tous ses gÚnes sâaccroche à 100% aux cellules, si lâon enlÚve le gÚne codant pour le pilus, la bactérie ne sâaccroche plus aux cellules ». Lâéquipe a développé un modÚle chez la souris, mais il nâest pas encore applicable au cheval.
Le Dr Julien Cauchard, Anses Dozulé, a aussi montré dâautres perspectives de la vaccination : « il nây a pas encore de vaccins disponibles car la stratégie vaccinale est compliquée » explique t-il. Les contraintes sont multiples : nécessité de disposer dâune protection précoce (lâinfection du poulain intervient dÚs la premiÚre semaine de vie) ; cette protection doit associer aussi bien des anticorps que lâimmunité cellulaire innée ; le systÚme immunitaire du poulain doit être pris en compte (car le systÚme immunitaire est différent de celui de lâadulte).
Des pistes de maitrise du risque :
Le Dr Bénédicte Ferry (IFCE) a en outre détaillé les mesures mises en place en 2009 pour trouver des pistes de maitrise du risque. Il est ainsi utile de tenter de baisser la pression microbienne (dépistages annuels dans les locaux et selon les résultats : assainissement et/ou gestion du risque). Il convient de détecter et soigner trÚs précocement les poulains atteints, et de contrÃŽler et compléter lâimmunité passive.
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